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Chapitre IV Épisode 017 |
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J’interroge Hortense Courtois du regard en lui présentant le magnétophone. Elle hausse les épaules. Elle n’en a cure. Je lance l’enregistrement. – Disparu, dites-vous? Vous êtes sûre de ne pas vous alarmer un peu vite. J’ai cru comprendre que Monsieur Tardelli n’était pas très porté sur le téléphone... – Il a ses lubies, il s’enferme ou il disparaît... Mais il avertit. Je n’ai pas vraiment réussi à l’apprivoiser, elle sourit pauvrement, mais il a fini par comprendre les vertus d’un petit message. Il a parfois des déprimes terribles, il se réfugie dans son travail et ne veux plus parler à personne. Je respecte, je le prends comme il est... À condition qu’il prévienne. – Vous le connaissez depuis longtemps ? – Deux ans... Ce n’est d’ailleurs pas ce que vous entendrez de la part de sa famille et de ses amis. Marco n’avait aucune envie d’authentifier notre relation. Les titres et les obligations lui ont toujours fait peur. Sa mère connaît mon existence depuis six mois tout au plus... – Vous avez rencontré Gilles Magrot ? Elle semble un instant troublée... – Oui, une fois. Mais là encore, Marco n’aime pas mélanger sa vie privée et son travail. – J’avoue que j’ai du mal à comprendre. Marco Tardelli n’est pas un employé qui s’ennuie à son bureau et qui s’arrête après les huit heures syndicales. Lorsqu’on fonde une entreprise, qu’on met toute son énergie pour la développer, on ne peut pas s’abstraire d’un claquement de doigt. Il devait bien vous mettre au courant de ses affaires. – Non... Pas vraiment. Bien sûr, je connais ses angoisses et son état d’esprit, mais presque à son corps défendant. C’est un perfectionniste, vous savez. Il râle parce que les choses n’avancent pas comme elles devraient... Mais il n’en dit pas plus ; il dit qu’il ne veut pas m’embêter avec ça... – Quand il râle, c’est à Gilles Magrot qu’il s’en prend ? Là encore, un silence. Décidément, Magrot n’est pas son sujet de prédilection. – Il faut comprendre, ils ne sont pas du même monde. Gilles est quelqu’un qui parle chiffres et échéances ; il ne comprend rien à ce qu’il vend, à vrai dire il s’en fout, et ce genre d’attitude met Marco hors de lui ; sans compter que les contrats ne l’avantagent pas. – Vous voulez dire que Gilles Magrot s’offre la meilleure part du gâteau. – Marco n’est pas idiot ; il se rend compte que leur association ne tourne pas à son avantage. Quand il boit, il parle de tout plaquer ! – Et là-dessus, il rencontre Rollin-Lachenal... – Sur ce point, je ne peux rien vous dire. J’ignorais complètement que Marco se rendait à cette soirée et je ne l’ai pas revu depuis. Je sais juste qu’il riait sous cape et qu’il disait que Gilles « allait voir ce qu’il allait voir ». – Ça ne vous a pas alarmé ? – Non il rêvait souvent de petites revanches idiotes... Mais Marco n’est pas de ceux qui passent à l’acte. – Quand deviez-vous vous revoir ? – Avant-hier, à midi... Et alors que je consultais ma montre en me demandant combien de temps il allait me faire attendre, j’ai appris par la radio cette histoire de fusion, la mort de Rollin-Lachenal... Depuis, j’essaie de le joindre. Il est parfois imprévisible, c’est vrai, mais ce n’est pas dans ses habitudes de ne pas me répondre. Aujourd’hui, j’ai décidé de venir vous voir. C’est peut-être un peu prématuré, mais je commence vraiment à avoir peur. |
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