![]() |
![]() |
![]() |
Chapitre VI Épisode 031 |
![]() |
|
![]() |
J’ai à peine fixé rendez-vous à Pelletier, que mon portable est pris de la danse de saint Guy. Valentine au téléphone. Je tressaille. Ça sent mauvais pour ma bière. – Ça va ? – Non. Non, ça ne va pas. J’ai l’image de Tardelli fichée dans le crâne et je le dis à Valentine. Elle n’a pas l’air très sensible à mes arguments. Si peu qu’elle reprend le fil son idée dès que j’esquisse une pause dans mon récit. – Va te prendre un whisky, ça te remettra ! Je voulais juste te dire que je rentrerai tard ; j’ai un repas de boîte. – Et P’tit-Ju ? – Comme je n’arrivais pas à te joindre j’ai demandé à la voisine du dessous. Il ira manger chez elle et elle viendra vérifier qu’il dort bien. – Ah, parfait... – Au fait, Joss tu pourrais éviter de faire la bringue à la maison ou alors apprends à ranger correctement. Elle raccroche, aigre. Moralité de l’affaire ? J’ai ma soirée à moi. Je ne fais pas dix pas en direction des Grottes et du café de l’Espadon (un troquet de poivrots tenus par quelques Valaisans qui considèrent qu’ouvrir un bistrot est la meilleure façon de boire pas cher et de travailler en fréquentant les copains), que mon téléphone bisse. – Allô ? – Joss, c’est Michel. On a fini avec le cadavre... Et je... Enfin. Ça va ? – Moyen... – On se demandait... C’est toi qui avais parlé avec la fiancée de Tardelli... Est-ce que tu te sens la force de la contacter ? – Je préférerais que tu t’en charge. – OK. Essaie de penser à autre chose. Gardez ce genre d’image dans le crâne, ça n’a jamais servi à rien. Et il raccroche. J’ai vraiment besoin de ma bière. Avec Pelletier on s’offre même quelques photocopies de la première tournée en écoutant les piliers de comptoir philosopher à vide à grand renfort d’invectives et de postillons. Il me dit que j’ai mauvaise mine et je n’arrive pas à imaginer ce que doit ressentir Hortense Courtois en ce moment précis. – T’as une idée de ce qui a pu arriver ? Je hausse les épaules. C’est une journée sans idée. Il faut s’y faire. On s’en avale une ou deux dernières avant de se décider à rentrer. On a un peu les idées vagues et le rire facile avec Pelletier, quand on se serre la main et qu’on se dit « à dans pas longtemps ». Un peu plus loin dans la nuit, je pousse la porte de la chambre. Et j’ai la surprise de découvrir Valentine endormie. C’est quoi, ces soirées de boîte qui se terminent avant une plombe du mat ; c’est quoi ces dragueurs de peu d’envergure qui abandonnent ma belle assez tôt pour qu’elle me surprenne titubant de retour à notre chambre ? Comme elle ne bouge pas, je me crois sauvé. Je replie soigneusement mes habits sur le dossier d’une chaise avant de me glisser dans les draps. Nos jambes se touchent. Nos jambes s’emmêlent. Finalement, Valentine ne dort pas. |
![]() |
|
![]() |
|
![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() ![]() |
|
![]() |
![]() |