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Chapitre VIII Épisode 043 |
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– Tu vois, me dit encore Yvan, je m’étonne que Tardelli ait mis les doigts là-dedans... C’était pas le genre de type qui aimait le danger. – Peut-être que tu ne le connaissais pas si bien... – Peut-être. On a toujours l’impression de connaître les gens à qui l’on ressemble un peu trop, je crois. Tu me tiendras au courant ? Le lendemain, nous avons tous une copie du rapport de Pernilla sur notre bureau. Elle nous le commente de bonne grâce à la salle de réunion en expulsant çà et là quelques miettes des trois croissants qu’elle engouffre avec son café du matin. – Un petit calibre. Une arme que l’on peut dissimuler facilement... – Pas du matériel de pro, donc, rumine Tarantini. – Pourtant, celui qui s’en est servi pourrait bien en être un. Les deux balles se sont logées en plein cœur, à un demi-centimètre l’une de l’autre. Cela sent la main qui ne tremble pas, l’assassin qui tue sans émotion. J’ajoute que si l’arme est banale, vraisemblablement de qualité médiocre, les balles, elles, sont faites d’un très bon alliage. Elles sont même ornées d’une fine rainure sur le côté, comme une coquetterie. Ça ne sert à pas grand-chose... Mais je ne peux m’empêcher de penser que celui qui s’est servi de cette arme tenait à ce qu’on le différencie du tout venant. Ces balles qu’on ne trouve pas dans le commerce, c’était comme un pied de nez, une signature. – Donc, le tueur descend Rollin-Lachenal, jette son arme de gala au lac et s’en va discrètement tuer Tardelli dans l’appartement qu’il loue aux Pâquis... – Le taudis qu’il loue aux Pâquis, précise Darbellay. – Tu ne trouves pas ça compatible avec le statut d’un tueur à gages ? – Je ne sais pas ; je remarque simplement que l’immeuble est complètement pourri, que l’appartement sent le renfermé et que n’importe qui d’un peu sensé se rendrait compte que les lieux ont été longtemps laissés à l’abandon. – Pas Tardelli. En tout cas, pas cette nuit-là. Pernilla avale une longue gorgée de café avant de daigner s’expliquer, le doigt sur son rapport. – C’est la donnée qui m’a le plus intriguée. La quantité d’alcool que nous avons retrouvée dans son estomac. Ce n’est pas une science exacte près d’une semaine après le décès, mais on peut estimer qu’à l’heure de sa mort, Tardelli avait un taux d’alcoolémie situé entre 2,5 et 3 pour mille. Non seulement, il n’avait pas les idées claires, mais il devait tout juste tenir sur ses jambes. – Ça dépend de son habitude de l’alcool... Joss, sa petite amie ne t’avait pas dit quelque chose à ce sujet ? – Elle m’a dit qu’il levait le coude, oui... Mais j’ai plutôt l’impression qu’elle parlait d’ébriété occasionnelle, de cuites du samedi soir, et pas d’une dépendance. – Tu la recontactes. Il faut qu’on éclaircisse ce point. Et je note sur mon carnet de « trucs à faire » qu’il me faudra prendre mon courage à deux mains et encore ennuyer Hortense avec des questions que je n’ai pas envie de lui poser. |
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