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Chapitre XI Épisode 060 |
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– Et qu’a-t-il répondu ? Wilfried Kirschtein me considère un instant, puis lâche avec une aigreur distante. – Il a ri, un petit rire désagréable, d’homme qui a un peu trop bu. – C’est vrai qu’il avait un peu trop bu, ce soir-là. Ce n’était pas vraiment dans ses habitudes, sans doute l’enthousiasme ! – Ah, il n’en manquait pas d’enthousiasme, il n’arrêtait pas de remplir le verre de ce petit minable, là, Tardelli. Il a réussi son coup, parce que le discours de Tardelli, merci, ça ressemblait plus à un borborygme de fin de soirée au café du commerce qu’à une déclaration solennelle de partenariat. – Tu es dur ! Il n’avait peut-être simplement pas l’habitude de parler en public. – En attendant, Xavier aurait pu mieux le préparer, puisqu’il voulait nous vendre son alliance chiquée. – Moi, j’y ai cru... – Mais non, Bernard, tu n’y as pas cru. Personne n’y a cru à part les journalistes et les jobards ! Je veux dire quelque chose, mais Darbellay reprend la main ! – Attendez un instant ! Vous m’affirmez ici que Rollin-Lachenal avait prémédité la hausse de ses actions... Kirschtein le regarde, vaguement condescendant. – N’importe qui pouvait se douter de la fluctuation des actions. Mais ce genre d’effet d’annonce ne fait que précipiter la chute. C’était une bulle d’air d’une semaine, pas plus. J’ajoute qu’officiellement nous ne savions rien, puisque le discours de Xavier n’avait même pas été diffusé aux cadres de la banque. Darbellay veut embrayer sur le délit d’initié, de fric empoché malhonnêtement, mais je le prends à nouveau de vitesse. – Est-ce que Rollin-Lachenal pouvait poursuivre un autre but ? Kirschtein et Armand me regardent sans comprendre. Je veux poursuivre, mais Darbellay me coupe. – Joss... – Quoi ? Darbellay tapote sa montre avec un bel air de faux cul. – Tu vas manquer ton rendez-vous... – Mais, je... – Oui, dépêche-toi, je peux terminer ici sans toi. Merci beaucoup pour ton aide. C’est ce qui s’appelle se faire congédier de belle façon, non ? Inutile d’insister, le Valaisan acariâtre soufflait des naseaux comme un taureau en rut, prêt à charger dès que j’ouvrirais les lèvres. Pas grave. Il me semblait avoir appris l’essentiel. J’ai salué et je me suis prudemment replié vers la sortie. |
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