Ceux de Corneauduc

Cent dix-septième épisode

Chapitre XXII

Le Chevalier de Vailles retourne à la table ou le Duc immobile et bras levé attend, tête renversée et bouche grande ouverte, que quelque goutte lui tombe de chopine. Constatant que Vailles est de nouveau près de lui, il lui jette un œil luisant d’espoir.

– Vous ne devriez point vous enivrer ainsi, Monseigneur.

Ce n’est pas du tout ce que le Duc souhaitait entendre. Freuguel-Meuzard-Childéric repose godet si lourdement qu’il se brise sur le large plateau de mélèze.

– Te permettrais-tu de me dicter conduite, petit chevaillon presque imberbe ?!

– Dieu m’en préservera tant que vous me serez Suzerain.

– Alors trouve-moi à boire incontinent sinon je te fais subir ce que je subis et tu auras soif toi aussi.

Le Chevalier s’assied face au Duc et lui glisse sur le ton de la confidence.

– Je voulais seulement par ces quelques mots vous rendre attentif à votre épouse. Vous n’ignorez pas qu’elle...

Le Duc se recule sur son tabouret, les mains bien à plat sur la table, et hausse le ton afin que ses paroles soient perçues de tous.

– Que me chantes-tu ? Son état ne m’est point inconnu. Ma semence a germé au ventre de ma femme, tout le monde sait cela, mon bon Vailles.

Le Duc jette un coup d’œil circulaire sur les quelques gardes de sa suite, puis se penche vers son aide de camp qui chuchote en se donnant des airs de conspirateur.

– Je parle de sa captivité... Si vous souffrîtes dans votre chair, Madame la Duchesse revient de fort loin elle aussi. Le concours de l’époux qui saura écouter ses tourments et lui assurer vengeance le moment venu lui serait de grand secours. Et je ne crois pas qu’abus de chopine soit propice à l’écoute conjugale.

– Que sais-tu de l’écoute conjugale, toi qui sous tes airs guindés n’aspires qu’à te frotter la couenne à la soubrette ?

– Je prétends juste qu’il ne serait bon pour l’héritier qu’elle porte que vous lui fassiez contrariété. Et d’héritier, je crains bien que...

– Oui, je sais. Je n’ose point même regarder sous mon gaster à force de trop le savoir. J’imagine déjà douleurs d’enfantement que me causera pissage de chopine... C’est bon, Vailles, je n’ai cœur à argumenter. Va, va chercher mon épouse, que je forge ma vengeance au récit de sa captivité !

Et Vailles s’éclipse à pas empressés. Le Duc le suit des yeux puis se tourne vers Hans van der Klötten, la langue râpeuse sur les lèvres.

– Tu ne perds rien pour attendre, alberguier. Et gare à toi si je n’ai à boire après avoir ouï la Duchesse... Je t’éventrerai de mes mains pour te distiller le foie.

 
 

Un petit homme qui donne la fessée est-il un nain cul-batteur ?
Un cor entre les fesses ou cal mi-raie ?
Des marins qui se font de l’argent sur les quais ou des au port thunistes ?
Êtes-vous plus doué pour vous poser des questions
que pour donner des réponses ?
Le prochain épisode prouvera-t-il que le Duc de Minnetoy-Corbières
est le fils caché de Jean-Paul II ?