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Chapitre X |
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Épisode 042 |
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Edouard serra chaleureusement les mains de Claude entre les siennes et lui demanda comment allait Aurélie. - Elle va mieux, heureusement. Pour la première fois depuis des semaines, elle n’a pas été réveillée par un cauchemar. Tout en parlant, Claude examinait les dossiers posés sur la table. - Ces tableaux sont magnifiques, j’ai toujours eu un faible pour les paysages marins, ils sont souvent empreints de nostalgie tout en laissant place à la rêverie. Florence approuva, mais elle ne voulait pas relancer le débat, Edouard était englué dans ses principes et il n’en démordrait pas. Changeant de sujet, elle demanda : - Hier soir, nous avons rencontré David au gala de charité, il nous a appris que l’Inspecteur Morales allait interroger Lilie. Ne croyez-vous pas que c’est prématuré ? Se penchant affectueusement vers Claude, Edouard renchérit : - Aurélie est si fragile, il vaudrait mieux attendre que sa santé se stabilise avant de lui imposer cette épreuve. Claude s’assit comme écrasée par le poids de ses paroles. - J’ai beaucoup hésité avant d’accepter, mais David a raison, il faut que Lilie affronte ses peurs. Avec douceur, Florence mit la main sur son épaule et lui dit : - Vous êtes très courageuse, Claude. N’oubliez pas que vous pouvez compter sur nous et n’hésitez pas à prendre un jour de congé pour cet interrogatoire. - Merci beaucoup. Vous êtes tellement gentils, je ne sais pas ce que je serais devenue sans vous. En fait, l’entretien avec l’inspecteur est déjà fixé, il aura lieu demain après-midi. - Aussi tôt ? - Oui, David m’a conseillé d’agir. Malgré leur désapprobation, Florence et Edouard n’insistèrent pas et la conversation se reporta sur l’organisation de la prochaine vente aux enchères. En réalisant que la vente aurait lieu dans moins de deux semaines, Claude sortit son carnet de notes et écrivit tout en commentant sa liste : - Téléphoner à l’imprimeur pour la plaquette - Envoyer les invitations - Prendre rendez-vous pour l’accrochage des tableaux - Commander le buffet Elle marqua une pause et s’adressa aux Maudet qui l’écoutaient attentivement. - Pour le buffet, je commande comme d’habitude ? Claude avait posé la question pour la forme, elle savait que chez les Maudet, les commandes au traiteur étaient immuables. Pourtant, à sa grande surprise, Edouard prit la parole. - Non, regardez avec Florence, elle a sûrement des idées pour varier l’ordinaire du traiteur. En prenant tendrement sa femme par l’épaule, il ajouta : - Je lui laisse carte blanche. Comme elle n’était pas rancunière, Florence sourit et déposa un baiser sur la joue de son mari. Elle se sentait mieux, le malaise s’estompait, elle pouvait se concentrer sur son travail. - Nous pourrions choisir une couleur dominante dans les plats, cela mettrait une touche d’originalité, qu’en pensez-vous ? Mais Claude et Edouard n’avaient pas entendu, ils étaient plongés dans l’examen du projet de la plaquette. Florence n’insista pas. Tout compte fait, elle préférait ne pas connaître leur avis. |
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