Ceux de Corneauduc

Quatre-vingt-unième épisode

Chapitre XVII

orsque le Baron Robert du Rang Dévaux ouvre un œil, il ne voit du monde que la douleur trouble. Tout en son corps lui semble brûlé ou engourdi. Il ne peut avaler salive. Il veut porter ongle à l’oreille comme il le fait à chaque éveil que Dieu puissant lui accorde, mais son bras lui est mort comme branche coupée du tronc, desséchée par l’hiver et les vents.

– Ne bougez pas, Monseigneur, votre corps se soigne. Ne le dérangez point en son œuvre.

Robert du Rang Dévaux fouille dans les brumes qui l’entourent. Il n’y voit qu’une ronde et solide silhouette qui lui paraît trop grande pour être celle d’un mortel. N’importe, cette voix comme cette ombre sont rassurantes, qu’elles proviennent d’un monde ou d’un autre. Aussi le Baron se laisse-t-il aller sur sa couche.

– Entrouvrez les lèvres si vous le pouvez. Je vous ai préparé tisane qui vous apaisera souffrance.

Plusieurs fois le Baron se sent replonger en ténèbres, plusieurs fois il rouvre les yeux sur un monde un peu plus clair, un peu moins douloureux.

– Je ne sais qui tu es, brave homme, mais je te remercie. Tu seras toujours bienvenu en mon domaine.

L’homme pose un doigt sur sa bouche pour le dissuader d’en dire plus. Mais c’est inutile. Après simple phrase, Robert du Rang Dévaux se sent déjà vide de force et sa voix résonne curieusement à ses oreilles.

– Je me nomme Alcyde Petitpont. Je suis meunier en ce Duché.

Et le Baron s’enfonce encore un sommeil. Un sommeil plus long, plus réparateur que les précédents. Quand il se réveille, les douleurs ne se sont point évaporées, certes non, elles lui mangent les chairs à la limite du supportable, mais le jour qui l’entoure ressemble à chaque jour de sa vie. Le meunier est penché sur lui, souriant.

– Vous pouvez remercier bonne fortune d’y voir clair, Monseigneur. Les chiens ont fait de votre visage un champ en labour. Leurs crocs furent à votre chair le soc du métayer. Je ne sais par quel miracle ils ne vous ont percé les yeux.

Alors du Rang Dévaux se souvient. Il se rappelle les ricanements du petit homme parfumé jusqu’aux os, les coups incessants de ses tortionnaires puis, tout au bout du calvaire, pire martyr que la corde, les chiens.

– Mon... Mon visage...

– Je n’oserais dire qu’un jour mère vous reconnaîtra ! Mais Monseigneur, aux hommes de rang et de fortune, les traits du visage sont arme superflue. Votre nom seul pourra vous assurer bon mariage...

– Est-ce à dire que plus jamais femme ne se pâmera à mes traits ?

 
 

Vile ville mérite-t-elle d’être cité ?
Au seuil de la vieillesse, est-ce que le Russe tique ?
En quels cas ment Bert, quand Al brille sur la grue hier
ou quand Adou troque fort ?
Tourne au top départ ou virago ?
Le prochain épisode boira-t-il dans l’avion ?