Ceux de Corneauduc

Quatre-vingt-deuxième épisode

Chapitre XVII

Après avoir arpenté les abords du moulin, aussi longtemps lui sembla-t-il que de semailles à moissons, Guillaume Bouilluc décide de se présenter à l’huis du meunier. Petitpont lui ouvre, les yeux fatigués mais le sourire encore bienveillant.

– Qui y a-t-il, mon brave ?

– Je viens aux nouvelles, Messire. Il y a des heures que vous officiez et je pense que maître Martingale ne tardera pas à se faire quérir renseignements. La vie du ci-gisant est précieuse, comme il a su vous le faire comprendre.

– Toute vie est précieuse, mon ami. Mais je crains que le destin de cet homme mène à un prompt tombeau.

– Est-ce à dire que vous ne pouvez le sauver ?

– Je vais le sauver. Mais je crains que son retour au château lui soit fatal.

– Qu’est-ce à dire ?

Petitpont ne répond pas et l’expression de son visage devient presque douloureuse.

Guillaume Bouilluc comprend alors que le meunier ne traite plus de médecine, mais de motifs plus obscurs, de crapouilleries et de traquenards. Il tressaille même quand lui revient en esprit la moue de Martingale alors que Petitpont, à peine arrivé au château, s’était agenouillé auprès du mourant et qu’il se refusait à répondre à ses questions.

– Vas-tu me le soigner, meunier ? Vas-tu me le soigner ? répétait Martingale d’une voix aigre, une voix à faire frissonner l’âme.

– Mes potions sont en moulin, avait enfin répondu Petitpont. C’est en moulin que je puis essayer de le soigner.

Martingale s’était alors avancé pour confier à mi-voix, point assez doucement toutefois pour que Bouilluc ne puisse entendre :

– Je ne devrais te le révéler, meunier. Je ne devrais surtout tant m’approcher d’un pestiféré pour ce faire, mais ce cas est de trop haute importance pour que j’en invoque à prudence. Apprends donc que cet homme n’est point un ordinaire vagabond que je fais mettre à la question pour amuser mes hommes. Du devenir de ce pauvre diable dépend peut-être celui du Duché. Aussi suis-je décidé à ne point le quitter des yeux.

Petitpont s’était dressé de toute sa stature et avait déclaré, plus solennel qu’à l’ordinaire :

– Si cet homme reste sous vos yeux, il y mourra. Ma science est de ces chose que l’on ne dévoile pas en toute compagnie.

– Nous sommes en guerre, meunier. Vous vous devez au Duché.

– Raison de médecine prévaut raison de guerre. Et je ne me dois à personne.

– Soit. Mais une escorte de huit hommes me rendra compte de vos gestes et me ramènera cet homme sitôt que vous l’aurez sauver.

– Mes gestes m’appartiennent. Je partirai seul.

– Je te ferais mourir à petit feu meunier, si tu t’obstines.
Durant de longues minutes, Martingale avait alors distillé ses foudres, il avait promis à Petitpont moult supplices dont Bouilluc ignorait qu’ils existassent. Le meunier n’en semblait avoir cure. Un long gémissement à ses pieds le fit agenouiller. Il tâta la poitrine du supplicié.

– Si vous continuez à palabrer, cet homme que vous regrettez tant d’avoir mis à mal périra à nos pieds. Et nul n’y pourra plus rien.

 
 

Un tibétain teint en blond est-il un bonze aryen ?
Est-il de mise de regarder un grand lama poser un bonze ?
Que pense un bonze sénégalais en arrivant au guichet ?
Qui coulent les bonzes et font du ski ?
Le prochain épisode a-t-il croisé des bonzes dans l’avion ?