Ceux de Corneauduc

Cent trente-troisième épisode

Chapitre XXIV

La Duchesse est tirée de sommeil par un hurlement. Les sens aux aguets, elle se demande si l’on n’est pas encore à torturer le pauvre Baron. Un deuxième cri fait vibrer les murs et la fait sursauter sur son lit. C’est le gros forgeron qui hurle sa douleur en peu chastes injures. Elle exhale un soupir de soulagement.

L’idée de voir le Baron du Rang Dévaux pendu ne lui plaît guère. Il a rempli son rôle d’amant, de géniteur, il a planté semence en son ventre, et maintenant elle n’a plus besoin de lui. Mais de savoir son enfant orphelin avant même d’être au monde lui semble mauvais présage.

Il faut sauver Robert. Le seul être qui lui semble assez sensé pour réussir telle entreprise est le bon meunier. Une fois déjà il l’a soignée et cachée ; il a fait de même avec le Baron. Sans nul doute tentera-t-il quelque chose pour lui venir en aide.

Dans l’auberge toutes portes claquent. Hilda Van der Klötten appelle au repas et cela suffit pour réveiller l’estomac et la gorge des mâles qui ronflaient benoîtement à l’écurie quelques instants plus tôt.

La Duchesse sort par la porte arrière. Elle n’imagine pas le meunier participer à ripaille et se dit qu’il est grande chance de le trouver dans la cour. Elle ne se trompe pas ; il s’y tient avec le jeune rouquin qu’elle avait déjà aperçu en garde de Martingale.

– À présent que Gobert a retrouvé vivacité de gorge, il saura mêler son verbe et ses chants à ceux de Braquemart afin de distraire le Duc et sa cour. Nous aurons du temps devant nous, Bouilluc, mais il faudra jouer serré.

Bouilluc porte la main à sa bouche et toussote pour prévenir Alcyde d’une présence. Le meunier s’interrompt, se retourne et reprend d’une voix chaude.

– Duchesse, je me disais bien que la condamnation du Baron ne vous laisserait guère indifférente... Nous savoir dans vos faveurs nous est renfort de taille, je dirais même une bénédiction.

Camilla Clotilda s’avance d’un pas encore, elle toise le meunier sans colère, mais sans que le moindre sourire ne vienne détendre son visage.

– Ne te méprends pas, meunier. J’eus certes à une époque quelques rapports amicaux avec le Baron du Rang Dévaux mais il est hors de question que ceci se sache. Jamais je ne le reverrai. Mais il m’est impossible de le laisser périr ainsi.

– C’est bien ainsi que je l’entendais, votre grandeur. Aussi voici ce que nous allons faire.

 
 

Les comiques rentrent-ils la tête dans leurs épaules
parce que sans cou fait rire ?
Le roi étranger offre-t-il son faux règne au fils ?
Est-ce que tu meurs au Bénin à cause de ton esprit malin ?
Mieux vaut-il profiter d’un camping sous véranda ou d’un camp-serre ?
Le prochain épisode s’arrache-t-il les poils du nez pour chanter
des tyroliennes ?