Ceux de Corneauduc

Cent quarantième épisode

Chapitre XXVI

Le Duc tape du pied pour montrer à l’assemblée toute l’étendue de son impatience.

– J’ai dit : Bourreau fait ton office !

– C’est que, Monseigneur, nous n’avons pas de bourreau.

Le Duc se tourne vers le soldat qui a osé parler.

– Fine réponse qui te coûtera cent coups de bâton et un mois de solde.

D’un pied lourd, le Duc avance vers le condamné ; il lève le nez pour contempler un instant son visage défait puis lance un coup de talon dans le tabouret. Le corps du supplicié se cabre le temps d’un soubresaut puis s’immobilise dans l’air sans se débattre. Freuguel-Meuzard-Childéric se tourne alors vers Camilla Clotilda.

– Justice est faite, mon aimée. Vous pouvez maintenant perpétuer ma lignée l’âme en paix.

– Merci, mon époux, répond la Duchesse avant de disparaître du cadre de la fenêtre.

Le Duc se penche et observe avec attention ce qui se passe sous la ceinture du pendu.

– Ainsi c’est donc vrai... Peut-être y a-t-il là solution à mon prédicament...

Il se relève lentement et lance à toute l’assemblée :

– Quant à moi, plus que tout au monde j’aspire à la quiétude de mon château. Soldats, il est l’heure de sonner fin de glorieuse campagne. Dans une heure, nous ferons marche vers Minnetoy-Corbières. Nous revenons victorieux en nos terres après épique combat. Nous avons délivré la Duchesse et l’héritier, et conquis de haute lutte la Baronnie du félon du Rang Dévaux. Gloire à nous tous et longue vie à Minnetoy-Corbières !

Cette noble harangue est accueillie par franches acclamations des troupes. Les soldats frappent leur bouclier de leur épée en scandant le nom de leur Duché.
La Duchesse, descendue dans la cour, s’est approchée du pendu et le contemple froidement. Le Duc vient à elle et lui prend le bras pour la détourner du macabre spectacle.

– Ne tremblez plus, mon aimée, ce fourbe a eu sort qu’il méritait. Cette mésaventure est terminée et bientôt vous retrouverez la douceur de notre logis. Là vous pourrez tout oublier et retrouver calme pour que mon héritier pousse en paix dans votre ventre.

– Dieu vous entende, mon époux, répond distraitement la Duchesse.

– Vailles ! Vailles ! Va nous quérir calèche digne de notre victoire. Nous n’allons point rentrer à cheval en notre fief alors que la Duchesse porte mon fils en ses entrailles !

Et Vailles la tête lourde de mauvais alcool grimpe lourdement sur sa monture, manque choir de l’autre côté, retrouve péniblement équilibre et s’éloigne, nauséeux.

– À petit buveur, matin est douleur, professe Gobert.

– Certes, dit Petitpont en se frottant menton. Cet homme a le devoir mieux accroché que le foie...

Le meunier ne quitte pas le pendu des yeux. La perplexité se lit sur son front.

– Je m’attendais tout de même à quelque action d’éclat de la part de ce bucellaire. Cet homme s’est laissé pendre sans réagir.

– Tout le monde peut se tromper, Alcyde, dit Braquemart. Peut-être a-t-il jugé avoir déjà commis assez de mal pour une seule vie et a-t-il préféré partir avant que la liste de ses péchés ne s’allonge...

 
 

Dit-on immaculée ou connue bibliquement de l’autre côté ?
Mendier pour acheter des chaussures doit-il être considéré
comme de la basse quête ?
À quoi bon faire des autobus amphibies lorsque le car nage ?
Qui a connu la femme tronc, bonne, à cul lisse ?
Le prochain épisode fera-t-il un strip-tease sur du Dutronc ?