À notre première rencontre, on m’a gracieusement, en toute gentillesse et toute imbécillité, vêtu du costard de son étranger qui désirait, qui voulait le déposséder de son bien.
Attaqué? Il a dû le ressentir.
Volé? Sans doute autant.
M’ignorer? Il ne l’a pas fait.
Me jeter? Pas plus.
Merci!
Dans ce trois-pièces trop étriqué, j’avais pour rôle de le modérer. Pas pour faire chier, même pas pour embêter, juste pour le bien commun. En retour, il m’a offert sa résistance. Pas une résistance contre moi ou envers ma tâche, pas celle qui fait semblant. La vraie! Celle que je ne voyais plus, celle qui me semblait vaincue, morte depuis si longtemps. Vieux Gros Con!
Un vrai résistant en fait, qui est ce qu’il pense et qui pense ce qu’il est. Et si pas tout à fait, il le tutoie de si près.
Tellement résistant qu’il a écouté son étranger. On a même fini par partager et échanger.
Je serai toujours l’étranger de quelqu’un! Tant mieux s’il aura envie de me rencontrer. Si ce n’est pas le cas, dis-lui de ma part : JE VOUS EMMERDE!
Alexandre Bollinger
http://horlamusic.bandcamp.com/track/letranger