Un premier rang qui frémit déjà, sagement assis, une petite fièvre qui s’empare des choristes, les premières mesures qui annoncent la couleur et deux phrases qui donnent le ton du morceau, ce sera de l’amour de haut en bas, des froissements interdits et des désirs irrésistibles.
Barry White déboule sur le devant de la scène en scintillant du costard dans la lumière des projecteurs en ruisselant de la gourmette et des paillettes. Can’t get enough of your love, babe. Les cordes vocales commencent à s’agiter au fond de la gorge du walrus of love et déjà elles savent que ce sera un moment irrésistible, une balade sur l’eau des larmes et des soupirs à bord du cygne en plastique rose avec un gros cœur dessus.
Barry va les promener du bout des doigts dans les cieux de l’envie, les ramener vers leurs dix-sept ans, leur filer des papillons et des couleurs, Can’t Get Enough of Your Love, Babe, il n’y en aura jamais assez, jamais. Il va encore improviser en jouant avec les cœurs et le chœur, leur offrir encore quelques battements d’aile et de cils avant de les faire atterrir en douceur. Karen et Lucy se mordilleront encore une fois les lèvres, promis : ce sera le dernier concert. Peut-être