Deux ingrédients : un piano, un Nicolas. Et un texte qui retourne les tripes tant il sent le vécu, des mots qui m’ôtent les miens, peut-être parce que pour la première fois j’ai l’impression que tout est dit sans avoir à parler. Plus qu’une chanson, le sentiment d’être comprise lorsque je ne me comprends plus moi-même.
Moi aussi j’étais une fée… Je connais ces périodes de jeûne, puis les missions commando dans le frigo jusqu’à ce qu’il n’y reste rien. Le passage aux toilettes, pour tenter de rendre ce goût d’amertume qui colle désespérément aux dents et reste dans la bouche; l’envie d’être vue, puis l’envie d’être rangée dans un petit coin tranquille, s’allonger et prendre la poussière, l’envie d’être oubliée.
Ravaler ses larmes, sourire pour bétonner le tout et se construire une muraille. Pardon, c’est tout ce que j’ai trouvé. Je ne suis pas belle, je suis grosse. Ce n’est pas moi qui le dis mais le miroir, et il ne ment jamais; il ne me reste que lui. Parce qu’à trop baisser les yeux, j’ai loupé mon reflet dans ceux des gens qui m’aimaient.
Puis un soir une chanson. Une chanson qui éclaire et qui t’envoie la vérité en pleine face, pour finalement te faire bouffer ta propre stupidité. Une chanson qui guérit et qui, quelques années plus tard, permet d’en sourire, et même d’en écrire.
Lilou Rogès
En effet… une chanson qui prend aux tripes même ceux qui n’ont pas vécu un tel martyr. À chaque écoute, elle me transperce, m’arrache des émotions que je ne pensais pas avoir en moi.
Votre commentaire est magnifique. Je vous souhaite plein de belles années de bonheur pour laver votre calvaire, vous pardonner et VIVRE!
Amitiés,
Sandrine
Merci j’ai été aussi une fée à 36 ans je ne comprenais rien et cette chanson c’était moi et j’ai pu expliquer aux autres, merci
C’est vrai!
La Fée est une chanson qui soigne à plusieurs titres. Nicolas Fraissinet présente là, sans concession, une image d’une problématique douloureuse, dont seule la personne atteinte détient la solution. Quelle audace dans les mots utilisés, mais quelle douceur dans la musique et la voix qui l’exprime.
Nicolas Fraissinet explore le monde de la vie intérieure des êtres avec une poésie et une sensibilité d’écriture et de composition que je ne connaissais plus depuis Brassens, Brel, Cabrel, Leclerc, Maurane et Sheller.
Les sujets de ses chansons, soit oniriques, soit réalistes, touchent l’âme de celui qui l’écoute attentivement. Une foule d’images apparaissent pour chacune d’elles. Je pense que bien des titres pourraient été exploités dans les écoles comme message de promotion pour la santé.
De plus, l’interprétation est renversante de justesse et d’Amour, tant par son auteur que par les musiciens.
Quelle belle jeunesse s’apprête à conduire le monde!
Elisabeth Mertens