Et tu reconnaîtras les tiennes
Je venais de l’Est avec le soleil dans les yeux
Je savais qu’il n’y aurait pas de fin tranquille
Nostalgie de ma jeunesse
Tristesse
En regardant ce passé
Esprit résigné
Masi il faut vivre
Quand même
Continuer à tourner les pages du grand livre
Essayer tant bien que mal
D’effacer les manques du temps
Sans grand espoir
Je replonge dans le noir
Je ramène le drap sur mes yeux
J’imagine quelque chose de mieux, de bleu
Quelque part où il n’y aurait rien à fuir
Et je n’arrive pas à oublier
Ce jour où je l’ai vue tomber
Désespoir
Au fond du couloir
De la haine
De la souffrance
À peine sortie de l’enfance
Elle cherchait quelque chose qui la foute en transe
Mais après les éclairs
La fée aux mains blanches
Ne laisse rien
Du vide, du vide, du vide
Et des regrets
Absurdité de la vie
Qui ne mène à rien
Où l’on n’est jamais bien
Où l’on s’imagine que notre jour viendra
Immense envie d’imploser
De tout arrêter
Le temps
De rester là, couché
D’oublier qu’on est là par hasard
De sentir le cuir de ta peau
Sur l’envers de ma peur
Sortir dans la rue
Défiler avec leurs colères
Partager leur violence
Retrouver le sens
Qui me lacère les chairs
Prendre des trains à travers la plaine
Quitter la haine
La trajectoire de la course
Au bord du Maroni
Un jour finir pêcheur
Mais là
Le trottoir bouge un peu sous mes pas
Et le ciel s’enflamme
Je les entends qui chantent
Je vois l’oriflamme
Et toujours ses yeux qui me hantent
Et je sais qu’il n’y a jamais de remède
Mais je veux croire encore
Plus ivre de cramer
Juste avant l’aurore
Le final intermède
Dans un dernier flash
Je l’ai revue
Je t’ai reconnue
En ce temps-là nos fleurs
Vendaient leur viande aux chiens
Et je m’en souviens
Rohan Sant