Tous les articles par Roland Le Blevennec

Quoi qu’il advienne – Tibert

Pour se changer les idées, votre regard tombe sur un album de Tibert. Quoi qu’il advienne, une chanson écrite lors d’un voyage en Acadie, une diaspora située à l’est du Canada où les gens souffrent, depuis des siècles, d’avoir perdu contact avec leurs ancêtres après avoir été persécutés par les Anglais. Nul n’en revient indemne, l’émotion est trop forte quand on rencontre ces gens-là.

On pouvait voir de la colline
Monter la mer sur la Sagouine
Moi je naviguais à l’estime
Toi tu pêchais depuis le bord

…Quoi qu’il arrive, quoiqu’il advienne
Garde ta langue sur la mienne
Ce n’est jamais qu’un océan
Garde ta langue, passe le temps

Encore des histoires de temps qui passe douloureusement qui parlent d’aventures amoureuses sans issue, de l’éloignement des êtres aimés et de sa sombre solitude. Les plus belles chansons du monde sont définitivement perverses et cruelles. Mais je me plais à les écouter régulièrement et inlassablement, pour pleurer sur mon triste sort.

Roland Le Blevennec

Avec le temps – Léo Ferré

Pour bien plomber le décor, les plus belles chansons du monde sont celles qui me font pleurer. Rien à faire, il faut admettre que je suis un clown triste. “La vie est trop belle je me tue à vous le dire”, s’évertue à chanter Pascal Mathieu.

Pas étonnant alors qu’Avec le temps de Léo Ferré devienne ma chanson culte, celle qui vient troubler la fête quoiqu’il advienne. Une musique envoûtante qui vous rappelle que vous avez oublié les mouchoirs lors de vos dernières emplettes à la supérette et que la période de turbulences sera dure à traverser.

Avec le temps, va, tout s’en va,
Le cœur, quand ça bat plus, c’est pas la peine d’aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien…

… L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps tout s’évanouit.

… On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens

… Et l’on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus.

Le soulagement par une mort violente vous traverse la tête, vous cherchez un moyen, vous cherchez trop longtemps et vous ne faites rien.

Roland Le Blevennec