Un rotoillon de légende

16 juin 2010, Durban – Afrique du Sud

Soyons clair, comme entrée en matière pour une coupe du monde, y’a mieux que de se farcir les champions d’Europe en titre.

En ce début de journée, les statistiques vont bon train du côté ibérique… 2-0 facile… on va même sûrement vous en passez (que) 4 si on est sympa… mon calme hélvétiquement olympien me permet de rester zen, parce que j’espère qu’ils ont raison et que nous n’allons pas prendre une réelle wagonnée… (on voit là toute la confiance que j’avais en cette brave équipe de Suisse).

La journée se poursuit sur cette même lancée, alors j’en viens à espérer un miracle, à imaginer leur tête déconfite si d’aventure l’Espagne venait à se briser sur nos vaillants défenseurs et ne parvenait pas à nous mettre une déculottée.

Fin de journée, je m’enferme dans mon salon, implore tout ce qui peut l’être et m’installe confortablement sur mon canapé…

Tout se passe comme prévu, on ne touche pas une bille… on a regroupé les cars postaux à l’entrée des 16 mètres, on subit et on balance loin devant dès qu’on arrive à toucher un ballon… et ça s’en va et ça revient… tika-taka….

Mi-temps : bière fraiche, clopes… suis pépouze serein… plus que 45 minutes à tenir.

Et c’est réparti, youpi… un copié-collé de la 1ère mi-temps… tout du moins pendant 6 minutes… parce qu’à la 52ème, les lois antigravitationnelles n’existent plus, la théorie du chaos prend place dans mon salon, Piqué-Puyol-Casillas out, mon cardio à 250…. Et Gelson Fernandes pour le plus beau « but-rotoillon » de l’histoire du football après une action d’école (suisse)…

Bière fraiche, clopes…. Je ne suis plus du tout serein… encore 40 minutes de calvaire… les spasmes s’installent, mon cardio ne veut pas descendre, je colle à mon canapé, la température semble avoir augmenté de 10 degrés… 40 minutes qui me semble une éternité… on n’arrive plus (toujours pas) à dépasser le milieu de terrain, on balance à tous vents pendant que l’armada « roja » nous presse et nous assaille de toute part… on va jamais tenir, on va craquer (surtout moi)… je n’ose plus bouger malgré le verre vide… le frigo est trop loin, le temps semble s’être arrêté…. Jusqu’à cette 95ème bénie par le coup de sifflet final de M. Webb… et je perds toute dignité, je pousse une gueulante… mes voisins ont dû avoir un début d’attaque…

Bière fraîche, clopes, je retrouve mon calme. Après tout, il ne s’agit que d’un match… ce qui ne m’a pas empêché, en toute mauvaise foi (vu qu’on a été quand même assez mauvais), de me rappeler aux bons souvenirs de mes amis espagnols le lendemain…. qui ne se sont pas gêné de se rappeler à mon bon souvenir lorsqu’ils ont soulevé la coupe… c’est de bonne guerre.

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