La version live d’un prédicateur en transe. Nick Cave ne se contente pas d’une interprétation pépère, il offre ses tripes, il éructe, braille : un concentré de son œuvre, une convocation à une messe de mauvaises graines.
Cette chanson est une rivière qui déborde, charriant une multitude d’obsessions : violence, meurtre, folie, perdition, dieu et son contraire.
Elle vous prend, vous cogne, vous mets à terre et continue à vous enfoncer. Aucun répit ne vous sera accordé dans ce déluge quasi biblique.
On en arriverait presque à avoir la trouille de ne plus jamais retrouvé ses repères après une telle dévastation… et pourtant.
Pourtant il suffit au maître de cérémonie de lever les yeux au ciel pour que l’orage disparaisse et qu’un rayon de soleil transperce les nuages.
Ainsi, couvert de sang, de sueur et de sperme, vous pouvez enfin vous reposer… près du corps du pauvre John Finn… mort.
Anthony Weber