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Miss You Like Crazy – Natalie Cole

C’est le moment où on va mieux. Où on s’en sort. On voit la lumière au bout du tunnel. Un jour, bientôt, peut-être même demain, on guérira de ce chagrin, on oubliera cet amour. On en vivra un autre, tiens ! Plus beau, plus fort, mais moins douloureux, moins aliénant. On est seule face à notre sérénité presque retrouvée, on marche dans la rue sans filet mais on veut croire qu’on ne tombera plus, ou plus aussi bas.

On s’arrête pour prendre un café, à l’intérieur, parce que ce n’est pas encore l’été, ni même le printemps, mais enfin, l’hiver mord moins… Ou alors on va juste faire ses courses dans un supermarché, s’acheter une blouse en prévision du beau temps,

ou un livre qui parle d’autre chose, dans cette librairie de quartier. Et donc, dans ce café, ce supermarché, ce magasin, ou cette librairie, il y a cette musique tout droit sortie des années 80. Ringarde, la musique, si vous voulez, d’ailleurs Natalie Cole n’a jamais été ma tasse de thé, mais les premières notes de piano nous submergent déjà, et eventhough it’s been so long, my love for you keeps growing strong, vous ne parlez pas anglais ? quelle chance vous avez,  les autres, moi, les paroles nous pénètrent sans nous traverser, ce serait trop facile, elle se terrent dans notre ventre jusqu’au refrain qui agit comme le coup fatal, et qui revient, nous achever encore et encore, I miss you like crazy… i miss you baby, oui, parce que nous aussi, en plus, on l’appelait baby….

Et alors c’est l’hiver et c’est le manque brûlant dans la glace de la vie sans lui. No matter what i say or do there’s just no getting over you. Il n’y a plus de perspective de printemps, plus de lumière au bout du tunnel, juste une lente agonie, on est pétrifié, on arrive plus à déambuler entre les rayons, pourquoi d’ailleurs, s’alimenter, à quoi bon, s’acheter une blouse, se faire belle, à quoi bon, lire, savourer un expresso, pensez vous, du cyanure, et vite, baby…. A love like ours will never die… mais nous si !!! On va crever, là, vite, un sabre, une épée, hara-kiri, une ceinture d’explosifs… fade out… la voix se tait, respirer, votre expresso Madame, Natalie l’a enfin fermée, le boire ce café, l’acheter cette blouse, tunnel, lumière au bout, en chemin des rechutes, la faute à Natalie, Mariah Carey, Witney Houston, tenir, lumière au bout, et peut-être lui, encore, en chemin, juste une fois ou deux, juste pour se rappeler que ça n’allait pas entre vous, que c’était nul au lit, tu parles, juste pour exulter encore un peu dans ses bras, avant d’en mourir à nouveau, chut, lumière, musique, autre chose de plus gai, tiens c’est au tour de Dione Warwick, that’s what friends are for, d’ailleurs ils sont où, les amis ? Ceux qu’on appelle plus tellement on s’en fout de tout sauf de lui. Non, rien, plus de musique, c’est mieux, pour ne pas pleurer, ne pas rêver, un croissant, avec l’expresso, deux, avec du chocolat. Trois, on s’en fout, d’ici la lumière on se sera reprise en main, on aura perdu ses kilos de tristesse, raffermit tout ca, fait disparaître ces cernes, mais oui, il faut y croire, i miss you like crazy, c’est à cause de Natalie. Ce n’est qu’à cause de Natalie…

 

Love in the Dark – Adele

Adele c’est cette voix qui envahit tout l’espace. Jusque-là, le live at Royal Albert Hall me servait de bande son pour aller courir, cet exercice périlleux qui consiste de loin en loin à tenter de ne pas étouffer en montant et descendant dans les vignes de Lavaux.

Et puis, il y a eu Hello. Ce Hello reprit partout, tout le temps, à peine sorti que déjà on le brocardait, détournait. J’ai acheté l’album 25 qui le comprenait. Un geste presque suranné tant, depuis si longtemps, je n’achetais plus de CD. Mais celui-là, il me le fallait. Je l’ai glissé dans l’autoradio de ma voiture, un des derniers endroits où il existe encore des lecteurs. Et c’est alors que les kilomètres ensemble ont commencé. Avec la guitare sèche, avec le velours des violons, avec tout l’orchestre symphonique, portée par cette voix envoutante, un peu triste, mais toujours puissante. Et je suis tombée amoureuse de la chanson numéro 8. Celle qui commence par quelques notes profonde de piano. Celle qui me ferait m’arrêter au bord de l’autoroute pour fermer les yeux et savourer chaque mot, chaque son. Celle qui fait que je me sens nostalgique, vivante, en attente, transportée. A chaque fois que l’on arrive à But I want to live and not to survive, j’ai les larmes aux yeux. A chaque fois que l’on atteint ce dernier couplet, je sais que je pourrai repartir dans d’autres projets, d’autres élans, elle est mon booster de confiance, mon carburant total. C’est une chanson de rupture et pourtant, pour moi, elle est celle de la renaissance. A chaque fois. Parce que moi non plus je ne peux pas aimer dans le noir.

 

Les Meurtrières – Damien Saez

Bon, d’accord, parfois tu as envie de lui flanquer des baffes. Ses poses de post-adolescent rimbaldien, d’artiste maudit qui souffre, parce que, voyez-vous, elle est partie et ça fait mal. Parce que la vie est moche et que vous êtes tous des cons. Ses airs de « je suis un rebelle, moi, Monsieur ! La preuve, je crie “putain” et “enculé”. »

Mais un jour, quand même, cette voix fragile t’accroche l’oreille. Pas de doute : elle transpire la sincérité, tu le sens, ce genre de choses. Alors tu écoutes, tu comprends que ce Saez écrit comme personne. Et c’est toi qui prends une sacrée claque.

Ça, c’était il y a des années. Maintenant, tu connais Damien Saez et tu sais qu’il les surclasse tous. Quelqu’un pour dire le contraire ? Depuis le triple album Varsovie, L’Alhambra, Paris (2008), tu n’as pas oublié qu’il est capable de pondre des chefs-d’œuvre dépouillés. Tu les attends à chaque disque, mais de là à voir venir ce choc… Petite intro à la guitare, bouffie de mélancolie, et quelques mots : « Je suis venu pour te rejoindre, toi tu n’as pas voulu me voir. » Toute une atmosphère en une phrase parfaite.

Oui, Les Meurtrières parlent de rupture, mais aussi de New York, de douleurs, la mienne, intime, qui ne se compare à aucune autre. Même celle de leur 11 septembre.

Le monde en pleurs pour le center
Et moi qui pleure pour mon amour
Je sauterais bien du haut d’une tour

A-t-on jamais mieux dit cette déchirure ? Qui oserait nier qu’une ville en cendres n’est rien face à un amour qui s’effondre ?

Et si deux tours manquent à New York
Mon amour, toi tu manques à moi.

D’accord, dit comme ça, « tu manques à moi » n’est pas très joli. Mais comment ne pas frissonner ?

Ce pur désespoir, Saez le chante en se forçant à une sérénité qui le rend d’autant plus poignant. La voix reste à deux doigts de se briser, à bout de souffle, mais elle tient, en effrayant équilibre, même quand il lâche que la Terre peut bien mourir, « moi je m’en fous, puisqu’elle me fait vivre sans toi ». Même quand il se résout : « Allez, je saute, j’en peux plus ». Avant d’ajouter :

Et que les goélands m’emmènent
Où les poètes sont les dieux
Où les adieux sont les je t’aime

On ne répétera jamais assez qu’il n’y a nul besoin de mots compliqués pour que jaillisse la poésie.

Et puis, ces « meurtrières », dont la dernière syllabe semble ne jamais s’éteindre. Avec ce double sens de femmes assassines et d’ouvertures dans les murailles, comme on en voyait sur toute la hauteur des tours new-yorkaises. Et puis cette guitare hypnotique, ce chœur féminin qui arrive on ne sait d’où pour vous dresser les poils. Et puis ce dialogue avec soi-même, avec sa douleur :

Un jour, tu sais, tu reviendras
Pour un café ou quoi que ce soit
Arrête de délirer enfin
Tu sais qu’elle ne reviendra pas

Alors tu l’écoutes une fois encore. Et encore. Dix fois, vingt fois, plus fort. Alors tu te retrouves au bord des larmes, tu te retiens pour ne pas y plonger.

Alors tu te dis que Saez a un putain de talent.

L’enculé.

Éric Bulliard

L’Amour en fuite – Alain Souchon

Fondu au noir : un visage apparaît progressivement dans la pénombre. Dorothée – déjà animatrice mais pas encore productrice d’émissions et chanteuse à succès – se réveille en entendant du bruit dans la chambre. “Qu’est‑ce que tu fais, Antoine?” Antoine, c’est Jean‑Pierre Léaud, alias Antoine Doinel depuis la sortie des Quatre Cents Coups de François Truffaut, il y a plus de vingt ans, en 1959. Dorothée, elle, n’a pas encore de prénom. Plus tard, elle s’appellera Sabine. Pour le moment, elle cherche à retenir son amant qui s’apprête à partir. Elle lui demande avec insistance de rester. “Viens”, lui dit‑elle d’une voix franche et malicieuse. Il décline l’invitation avec cette théâtralité qui lui est propre, ce bagou, cette gestuelle, si libres et singuliers. Alors, dès qu’il tourne le dos, dans sa chemise de nuit Snoopy rose, elle s’approche à pas de loup, éteint soudainement la lumière et lui saute dessus. Antoine crie et c’est à ce moment précis que le couple tombe dans l’obscurité de la pièce et que la musique du générique s’élève. L’Amour en fuite, c’est le titre de la chanson et c’est le titre du film qui s’imprime en lettres bleues à l’écran.

Ce qui m’a fasciné au début, ce n’est ni le film, ni la chanson, mais ce moment de bascule, de suspension, où l’image se dissout tandis que la voix de Souchon jaillit : “Caresses photographiées sur ma peau sensible…” Bien que la chanson revienne à la fin du film, dès que la cassette VHS se termine, je rembobine. Je veux absolument la réécouter à cet instant où, imprévisible, elle surgit. Truffaut ou Souchon? Difficile à dire si j’aime cette chanson à cause du film ou si j’aime le film à cause de cette chanson.

Pas de YouTube à l’époque. Je fouille dans les bacs de plusieurs magasins de disques, mais ne parviens pas à dénicher le CD. Je ne pousse toutefois pas plus loin les recherches. Le simple souvenir de la mélodie de ce morceau et des images du film suffit à me remplir d’exaltation. J’en parle souvent autour de moi, fais l’apologie des Doinel en évoquant systématiquement la scène d’ouverture du dernier film de la série. Je me souviens à peine des paroles mais, à l’époque, il y a bien quelque chose de cet ordre‑là : “Je ne laisserai jamais dire que ce n’est pas la plus belle chanson du monde.”

Un ou deux ans plus tard, mon frère débarque chez moi avec un triple best of d’Alain Souchon. J’essaie de garder mon calme, mais me jette vite sur la pochette pour étudier la liste des titres imprimée en caractères minuscules. Incroyable, L’Amour en fuite est là, CD 1, numéro 18! En la réécoutant, je ne pense plus au film de Truffaut. Cette fois‑ci, la chanson a son existence propre. Détachée d’Antoine Doinel et de Dorothée, elle déploie des images bien à elle. Et c’est justement ce qui m’éblouit.

“Toute ma vie, c’est courir après des choses qui sauvent”

Ce vers qui apparaît au dernier couplet me bouleverse. Je l’apprécie d’autant plus que ceux qui suivent, sont en comparaison absolument fades et dénués de profondeur. Ils n’ont pas cet éclat, cette justesse, cette épaisseur! Tous mes amis de l’université auront droit à une écoute quasi religieuse de ce morceau dans mon studio, avec mon doigt dirigé vers l’enceinte pour être sûr qu’ils ne ratent pas le bon moment : “Écoute… Tu vas voir, ce qu’il dit, c’est trop beau!” Malgré tout le chichi que je fais autour de cette chanson, celle‑ci ne fait pas toujours l’unanimité. Mes amis ont tendance à lui préférer Foule sentimentale, Le Baiser ou Allô Maman Bobo. C’est vrai qu’à y tendre l’oreille de plus près, les “Tu‑tu‑tu…” ne sont peut‑être pas très heureux et les violons ont tendance à s’emballer. Mais moi je n’ai pas peur des mélodies entraînantes et un peu mielleuses. Et il y a cette désinvolture, cette légèreté dans le refrain, et ce mouvement, cette précipitation mélancolique dans les couplets.

La mémoire molle, pas top comme titre, mais bon ce n’est que le début, j’ai à peine écrit 15 pages. Pour essayer de me mettre dans la peau de Kathrin dont le mari a disparu, j’écoute des chansons de Barbara et de Véronique Sanson qui traitent du thème de la rupture. Me viens l’idée de réécouter L’Amour en fuite qui parle elle aussi de séparation et même de divorce. Dès que j’entends “Toute ma vie, c’est courir après des choses qui sauvent”, je me dis ça y est, j’ai trouvé le titre de mon roman. Il s’appellera Les Choses qui sauvent! Pour qu’on comprenne l’allusion, il va de soi que je rendrai un véritable hommage à ce monument de la chanson française et que je citerai l’ensemble du couplet à l’origine du titre. Écoutée en boucle à l’époque et laissée un peu de côté ensuite, cette chanson revient de plus belle dans ma vie. Elle me donne du courage et de l’élan, rythme les pas de mes personnages.

Dans un café, nous apportons avec l’éditeur les toutes dernières retouches au manuscrit. Quand on arrive au passage dédié à L’Amour en fuite, je vois qu’une phrase est entourée sur son exemplaire. C’est là qu’il m’annonce d’un air désolé : “Il y a une erreur dans la citation : Souchon ne dit pas ‘les choses qui sauvent’ mais ‘les choses qui se sauvent’. Je le regarde avec un sourire en coin, persuadé qu’il se trompe. Je suis certain d’avoir contrôlé toutes les citations et tout particulièrement celle‑là. Je me connecte au WIFI du café et tape le titre dans Google. Wikipedia me renvoie au film de Truffaut. Je rajoute alors “Souchon” et plusieurs sites spécialisés dans les paroles de chanson me sont proposés. Et à chaque fois c’est pareil, au milieu de pubs improbables qui clignotent de tout côté, il est écrit : “les choses qui se sauvent”. Je tente une dernière chance en lançant le morceau sur mon ordinateur. Le son n’est pas très fort et comme il y a déjà de la musique dans le café, mon éditeur et moi tendons l’oreille vers la machine. On la repasse une deuxième, une troisième fois. Merde, Souchon traîne sur le “s” de “sauvent” comme s’il élidait un pronom réfléchi. Merde, je crois avoir entendu un “se”. L’éditeur a raison! Voilà des années que j’écoute cette chanson en boucle en entendant l’exact contraire de ce qu’elle dit! Je me mets à paniquer : comment vais‑je faire pour justifier mon titre à présent? Je ne comprends pas comment un tel malentendu a été possible pendant tant d’années! Ce vers que je trouvais si lumineux devient subitement ordinaire. “Les choses qui se sauvent”, cela ne peut en aucun cas faire un bon titre; ça manque d’audace, de mystère, c’est même carrément banal!

Je rentre à la maison, mon manuscrit sous le bras, sans savoir encore ce que je vais faire de mon titre. Voilà que je me retrouve comme un con à être l’auteur de mots que je croyais avoir empruntés à un autre. Mon imaginaire n’en a fait qu’à sa tête, il a voulu entendre ce qu’il voulait entendre. À y réfléchir deux fois, ce malentendu commence à me faire sourire et même, par certains aspects, à me plaire. J’y trouve une forme d’ironie féconde, comme si ce quiproquo n’était en fin de compte pas un hasard. Bien sûr que dans la vie “les choses se sauvent”, c’est le sujet même de mon roman. L’imprévisible, l’éphémère, la vacuité de l’existence… Tout fout le camp dans la vie de Kathrin, il n’y a pas de doute là‑dessus. Mais en même temps, si j’ai tant aimé ce vers, c’est justement parce qu’il retournait la question sous un autre angle, de manière subtile et clairvoyante. Quand tout fout le camp, qu’est‑ce qu’il reste? À quoi s’accroche‑t‑on? Qu’est‑ce qui nous donne la force de continuer? Il y a bel et bien des “choses qui sauvent”, j’en ai la conviction profonde. Alors tant pis pour le clin d’œil à la chanson, tant pis si des gens pensent qu’il s’agit d’un manuel de survie ou d’un précis de psychologie, il faut que j’assume ce titre pour lui‑même, sans justificatif, sans “intertexte” comment dirait l’ancien étudiant en lettres. À un moment donné, il faut laisser ses propres musiques, ses propres images se déployer.

Et aujourd’hui? Est‑ce que je peux encore affirmer avec le même lyrisme que cette chanson un peu fragile, un peu bancale, mais pleine de souffle et de liberté, est “la plus belle chanson du monde”? Oh oui, plus que jamais!

Guillaume Favre

Doina – Maria Tănase

J’ai longtemps hésité à chroniquer ma « meilleure chanson du monde ». Le choix entre des vieilleries francophones post-soixante-huitardes et des groupes hipster inconnus de dream pop et de néofolk du Wisconsin était trop cornélien. J’ai donc choisi une vieillerie inconnue de tous pour contenter tout le monde.

Maria Tănase est roumaine, généralement inconnue et surtout morte depuis longtemps. Avant de mourir, elle jouait fréquemment aux échecs à poil, ce qui avait le don de gentiment exaspérer la junte fasciste roumaine d’Ion Antonescu, au pouvoir dans les années 40. Elle chantait aussi un peu. En roumain. En français aussi, qu’elle maîtrisait parfaitement comme ses contemporains Cioran, Ionesco et Eliade.

Son interprétation de la doïna, le blues des Carpates, avec une voix ténébreuse et lasse, tour à tour menaçante, gaie ou tendre, au pouvoir narcotique, reste renversante et subjuguante. La comparaison avec Édith Piaf et Marlène Dietrich n’est point usurpée.

Sa chanson Doina de l’album « Malédiction d’amour » est un choc sonore aux fluctuations inquiétantes, à la limite de la rupture, dans une atmosphère brumeuse qu’on imagine tout droit sortie du château transylvanien de Vlad l’empaleur. C’est d’ailleurs une histoire de mariage forcé avec un type laid comme un pou mais plein d’oseille qui finira heureusement par se pendre. (Si ce récit tragico-épique pouvait donner des idées à Justin Bieber et aux One Direction…)

Bref, Maria Tănase, c’est plus fort que des chanteuses québécoises hurlantes, c’est de véritables chefs-d’œuvre de la « chanson française d’après-guerre » et c’est une artiste universelle qui ne mérite pas de tomber dans l’oubli.

Stéphane Torrent