Adele c’est cette voix qui envahit tout l’espace. Jusque-là, le live at Royal Albert Hall me servait de bande son pour aller courir, cet exercice périlleux qui consiste de loin en loin à tenter de ne pas étouffer en montant et descendant dans les vignes de Lavaux.
Et puis, il y a eu Hello. Ce Hello reprit partout, tout le temps, à peine sorti que déjà on le brocardait, détournait. J’ai acheté l’album 25 qui le comprenait. Un geste presque suranné tant, depuis si longtemps, je n’achetais plus de CD. Mais celui-là, il me le fallait. Je l’ai glissé dans l’autoradio de ma voiture, un des derniers endroits où il existe encore des lecteurs. Et c’est alors que les kilomètres ensemble ont commencé. Avec la guitare sèche, avec le velours des violons, avec tout l’orchestre symphonique, portée par cette voix envoutante, un peu triste, mais toujours puissante. Et je suis tombée amoureuse de la chanson numéro 8. Celle qui commence par quelques notes profonde de piano. Celle qui me ferait m’arrêter au bord de l’autoroute pour fermer les yeux et savourer chaque mot, chaque son. Celle qui fait que je me sens nostalgique, vivante, en attente, transportée. A chaque fois que l’on arrive à But I want to live and not to survive, j’ai les larmes aux yeux. A chaque fois que l’on atteint ce dernier couplet, je sais que je pourrai repartir dans d’autres projets, d’autres élans, elle est mon booster de confiance, mon carburant total. C’est une chanson de rupture et pourtant, pour moi, elle est celle de la renaissance. A chaque fois. Parce que moi non plus je ne peux pas aimer dans le noir.