Pas la peine de tourner autour du pot; tout est dit dans cette chanson-là, et ce qui n’est pas dit est suggéré. C’est ce qu’on appelle la poésie, tout simplement, pour les ceusses qui ne comprennent pas.
Amitié, amour, connivence, complicité, regret, suggestion, remords.
On ne sait pas et on s’en fout. Ce qui est important c’est qu’on soit ému. C’est tout. Et là, on est gâté.
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai.
Tout est dit : passé, présent, futur.
Allez hop. Question suivante?
Mon ami Pierre. Bouton de rose. En haut d’un chêne. Je m’y suis baignée.
Mais bordel, tu comprends toujours pas? T’es pas poète toi. T’es matérialiste.
Il faut que JE T’AIME soit hurlé pour que tu comprennes? Comme quand c’est Johnny qui chante?
Eh ben, moi, c’est pas mon truc les gueulards, les geignards, les pleureuses, les suicidaires, les dépressifs.
Il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai.
Moi, c’est À la Claire Fontaine et pis c’est tout.
Enfin, non ce n’est pas tout. Mais celle-ci, elle est hors compétition, parce qu’elle est immortelle.
Son histoire déjà, c’est toute une histoire. Je ne vais pas vous la jouer Wikipédia, mais en quelques mots, faut savoir que c’est une vieille chanson française oubliée, quasiment disparue, sauf par nos cousins d’outre-Atlantique qui ont eu la bonne idée de nous la ramener pendant la Première Guerre mondiale. Merci les gars ! La guerre, ça a du bon.
À moins que la maladie d’Eisenhower ne s’en mêle et m’emmêle, je te le promets : il y a longtemps que je t’aime, jamais je ne t’oublierai.
Laurent Boissery