Archives du mot-clé Hommage

Je rentre me coucher – Florent Vintrigner

Parce que même s’il aime à répéter qu’une chanson n’appartient à personne, celle-là est un peu la nôtre, pour moi du moins.

Parce qu’elle me rappelle une période où je n’ai que des souvenirs transpirant d’amour, de rires et de légèreté.

Parce qu’il rétorquera que mes souvenirs sont faussés.

Parce que lui aussi prenait le TGV de minuit moins le quart, me ramenait des caresses et rentrait se coucher, se coucher avec moi.

Parce qu’il répondra qu’il m’a tant aimée, pour de vrai.

Parce que c’était avant que tout se craque et brise mon cœur en mille morceaux.

Parce qu’il s’excusera de m’avoir fait tant de mal.

Parce que c’était nous.

Parce que même s’il trouve ça futile, j’ai envie d’en garder une trace, j’ai besoin de me rappeler que ça a existé.

C’est juste une chanson en hommage à notre amour, mais ce n’est pas rien, pour moi du moins.

Laure Delieutraz

La Chaleur – Bertrand Belin

Qui
Qui peut
Qui peut dire
Qui peut me dire?

Il y a des mots qui, alignés les uns à côté des autres, forment comme un arc d’émotions, un arc prêt à se détendre pour exulter. C’est très certainement cette sensation que j’ai ressentie la première fois que j’ai écouté la voix et le verbe de Bertrand Belin, plus précisément dans La Chaleur. Oui, c’est bien cela, car je réécoute en ce moment même cette chanson pour vous en narrez l’émotion première et la voilà qui ressurgit, vaporeuse, intense, précise et elliptique à la fois. Aux premières ondes des cordes de la guitare de Bertrand Belin, j’avais retenu ma respiration et presque crispé mes dix doigts : impression organique, retenue dans l’excitation, attente d’un désastre exquis et imminent. Puis vinrent les mots et j’explorai le temps à travers les tableaux de son verbe, et le quotidien à travers ce même temps qui nous poursuit comme une promesse ou une fatalité, selon.

Que devient
Le pays
Le paysage
Quand le jour touche
À sa toute petite fin
Que devient
La chaleur
L’ancienne chaleur
Qui accablait les chevaux
Et le pont des cargos
Courage avançons
Un jour arrivera
Où nous arriverons
À voyager léger, léger (…)

Que deviennent les sensations, celles qui façonnent nos émotions puis se reposent dans la mémoire sous forme d’images? Est-ce que cela nous importe vraiment au final? semble suggérer Bertrand Belin dans cette chanson. La chaleur est sensation qui est vie qui est expérience qui se perd ou nous façonne ou un peu des deux ou rien qu’un souvenir ou encore une image : une sensation agréable ou non. Dans la transe de ses mots, qu’il aligne dans une cadence circulaire paisible et inquiétante à la fois, j’expérimente chaque fois à son écoute un vertige face contre terre.

“Comme souvent dans mes chansons, et sans que ce ne soit décidé par avance, s’installe un réseau d’indices qui finit par donner corps au versant visible d’un drame”, m’a-t-il une fois confié… Oui, il faut aimer les mots pour leurs possibles annexions. Oui, il faut aimer être nostalgique de La Chaleur, car c’est la meilleure façon de lui rendre hommage, et peut-être même de la re-sentir à nouveau et avant l’heure.

Jessica Da-Silva Villacastín

Valse pour Manon – Pierrot le Fou

Parce qu’elle raconte une rencontre entre un homme enfant et une petite fille,

Parce qu’elle raconte des petits moments cadeau de la vie que l’on oublie,

Parce qu’elle parle du bonheur,

Parce qu’elle est immortelle,

Parce qu’elle est si douce qu’on veut s’y abandonner,

Parce qu’elle est unique,

Parce qu’elle est simple,

Parce qu’elle donne envie de danser, de tourner, de s’envoler…

Parce qu’elle est une histoire vraie,

Parce qu’elle me fait toujours le même effet,

Parce qu’elle parle d’amour,

Et enfin,

Parce qu’elle raconte la plus belle chose de ma vie, ma fille !

(Un immense merci au groupe Pierrot le Fou pour ce si bel hommage à Manon qui dans quelques mois fêtera ses dix-huit ans !)

Corinne Reynard