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Still Loving You – Scorpions

Aussi attendu que redouté. Il fallait que l’ambiance ait bien pris, mais qu’il ne soit pas trop tard. Timing fin, choix particulièrement épineux, la réussite de la boum était à ce prix. Trois, quatre grand maximum, le temps des rapprochements, de voir si vraiment l’échange de regards, les indications de la copine qui avait passé la soirée à dire que lui, là, c’est sûr il en pinçait. Et puis, les premières notes lentes, le saxo caressant de Careless Whisper, le mec qui hésite, peur de se prendre un râteau, la cops qui glisse sur la piste et lui fait signe peu discrètement de se lancer. Ne pas faire tapisserie toute une chanson. Honte suprême. Aviser une soif inextinguible pour se donner une contenance, par chance le beau brun n’en a pas invitée d’autre. China in Your Hand susurre T’Pau. Pourquoi ce n’est pas le quart d’heure américain que je lui mette le grappin dessus. Respecter les règles. Il me tape sur l’épaule aux premières notes de Take my Breath Away, ça ne laissera que quelques minutes pour mieux faire connaissance. Mais pour l’instant, j’ai juste les mains moites et le cœur qui va lâcher. Ceux qui ne sont pas en couple attendent la fin de la guimauve. Les pas s’enlacent, les corps se frôlent. Le synthé, je l’entends moins lovée dans son cou. Une bonne âme met les Scorpions. Still Loving You. Cette chanson-là me fera toujours frissonner. Quel que soit mon partenaire. Il avait une petite mèche rouge sur sa nuque et m’a offert mon premier slow.

Walk On The Wild Side – Lou Reed

Quand j’ai entendu Walk On The Wild Side pour la première fois je ne parlais pas encore l’anglais, je devais être ado, mais la musique, la basse, le sax à la fin, la voix de Lou Reed et les Doo do doo, doo do doo, doo do doo m’ont  tout de suite émue et beaucoup plus. Par le plus pur hasard … ou pas, cette chanson était souvent en arrière-plan d’un moment important … une rencontre, une première fois … Elle fait partie de la bande son de ma vie. Je me suis intéressée aux paroles beaucoup plus tard, il n’y a pas si longtemps en fait et en les découvrant elle m’a encore plus plu. J’aime son côté subversif (elle a été écrite en 1972 et peu de chansons parlaient de sujets tels que la drogue, la prostitution, de transsexuel, de fellation …) et son conseil : Hey babe, take a walk on the wild side … que je n’ai pas forcément suivi. Sur le Web ils disent que ça peut avoir plusieurs traductions possibles : « Viens faire un tour dans la zone », « Viens t’encanailler », « Ne reste pas sur le droit chemin ».

C’est ma chanson préférée et donc la plus belle chanson du monde Doo do doo, doo do doo, doo do doo Hey babe, take a walk on the wild side…

Corinne

 

Crime of the Century – Supertramp

Il y a des groupes qui marquent une époque. Mais pas deux! Supertramp en fait partie. Un son ancré dans les seventies, une certaine virtuosité, bref, une musique qui a tendance à mal vieillir, et pourtant! À y regarder, ou y écouter de plus près, certains de leurs morceaux sont de pures merveilles!

Supertramp, c’est d’abord une voix (en fait deux, mais vous m’avez compris, j’en suis sûr…), celle de Roger Hodgson; le chanteur a la voix aiguë, une tête barbue de hippie, sorti tout droit d’un ashram indien, et son incontournable Wurlitzer. Mais en fait, dans Crime of the Century, c’est l’autre chanteur, Rick Davis, qui prend son tour de chant, accompagné de son piano!

Un morceau de cinq minutes trente-cinq, mais dont la partie chantée ne dure qu’une minute trente, en fait un prétexte à annoncer l’envolée instrumentale qui va suivre. Deux couplets et un semblant de refrain un peu ridicule, puis arrive, le thème : quatre accords simples, répétés, qui seront la base de toute l’envolée. Une basse omniprésente mais statique. Enfin des violons. Plein de violons. Beaucoup de violons qui dessinent une mélodie simple mais efficace. Mélodie reprise rapidement par un cliché de l’époque : le saxophone. Mais ici, pas de beau black mystérieux avec ses lunettes à monture dorée, mais un blond rachitique qui pourrait avoir passé sa vie dans le Vercors à élever des moutons, et pourtant quel feeling! C’est lui qui finira le morceau par une note tenue, et même soutenue, par une grosse descente de batterie qui sonne le glas de ce crime du siècle…

En fait, Supertramp, c’est un groupe de clichés, mais parfois c’est tellement bon!

Arnaud Bosch