Tu pars – Lise Martin

“Je ne laisserai jamais dire que ce n’est pas la plus belle chanson du monde.” Ha! La belle connerie!

J’avoue avoir été séduit par l’idée et le projet… Écrire sur la plus belle chanson du monde… Oui, ça semblait “frais”, comme dirait mon neveu. Jusqu’au moment de me retrouver un soir après une répète face à face avec ma discothèque… D’emblée, j’ai choisi d’écarter Dylan, trop attendu, trop facile et surtout trop compliqué… dans l’hypothèse de faire un choix. Dylan écarté, LA chanson m’est venue à l’esprit naturellement. Ce sera ELLE et nulle autre. Évidemment. Mais pour pouvoir jeter sur le papier quelques lignes à son sujet, il semblait juste, dans la démarche, de l’écouter à nouveau, pour se la réapproprier l’espace d’un instant, le temps d’écrire ces quelques mots. Ha! La belle connerie ce projet de recueil! Car, oui, j’ai déménagé. Certes, il y a onze mois, mais il me reste encore deux trois détails à régler dans ma nouvelle demeure, comme d’enfin classer ma discothèque…

Convaincu de mon choix, indiscutable (ne s’agit-il après tout pas – et ce n’est pas rien – de la plus belle chanson du monde?), je pars à la recherche du fameux CD sur laquelle elle se trouve. Pas mince l’affaire… Je tombe forcément sur Ani DiFranco, j’hésite… Elle a quand même conclu My IQ par ce vers de dingue : “Every tool is a weapon, if you hold it right”…

Ne pas se laisser distraire, poursuivre sa quête! Frénétiquement, je continue à scruter mes étagères en plissant les yeux. Merde, Keith Kouna et son album Du plaisir et des bombes sur lequel il y a Batiscan, ah ouais, cette chanson pourrait aussi être la plus belle du monde, tellement elle m’a touché, comme témoignage d’un fils aimant s’adressant à son père. Et juste à côté, la tentation titille encore : Titi Zaro, L’Ogresse. Souvenirs de belles soirées chez Alex, dont je ne voyais pas la fin avec délice. Ah bordel, quelle connerie ce projet de recueil!

Une heure a passé et j’aurais pu choisir The Fog Horn, Calvin Russel (Soldier, évidemment), Alee, Dan Mangan ou Capitaine Etc. Évidemment. J’aurais aussi pu choisir un morceau des Garçons Trottoirs pour faire plaisir à ma future épouse. Mais j’ai fini par me retrouver avec le premier CD de First Aid Kit dans les mains. Je flanche. Je tremble. Je me souviens de leur reprise de Universal Soldier de Buffy Saint Marie. Ouais, ça pourrait bien être la fucking plus belle chanson du monde. Une vraie connerie ce recueil, je vous le dis. Pourquoi une seule chanson, d’abord? Et je n’ai en plus toujours pas trouvé le CD convoité…

C’est alors que je me souviens qu’il reste, sous les escaliers, un sombre carton dont le contenu m’est brumeux. Super, pour tout simplifier, entre quelques bandes dessinées et des vinyles, je tombe sur les Ongles Noirs, La Grand-Mère Indigne, Le Nouvel Album de Max der Zinger et une obscure compilation dont j’ignorais l’existence, bien que Les Voisins du d’sus y aient contribué… Quelle connerie ce recueil…

Finalement, je l’ai trouvé ce CD, dans ce maudit carton. Ah oui, je le tiens dans mes mains. Gare des silences de Lise Martin. Les frissons naissent dans le creux de ma nuque, parcourent mon échine et se dissipent insaisissablement dans mon corps. Je ferme les yeux et je m’envole vers ce 13 janvier 2011 où, à la Parenthèse de Nyon, j’ai voyagé dans mon âme, mes rêves, mes espoirs et mes souvenirs. Avec la musique de Lise Martin, ce n’est pas la soirée qui fut belle, mais la vie passée, présente et à venir, vraiment. En réécoutant Tu pars, je redécouvre la véritable plus belle chanson du monde. “J’ai si souvent frôlé des doigts du bout de l’aube” l’envie de vivre, que ce soir je me sens enfin libre. Libre de moi, de nous, de vous, libre de vivre, libre d’aimer, sans chaînes, mais avec attaches. Libre de vivre, tout simplement.

Et si le concept de liberté peut rester sujet à débat, il ne fait aucun doute, par contre, que Tu pars, de Lise Martin, est sans conteste la plus belle chanson du monde. Cela va de soi.

Erik Grobet

Monsieur – Thomas Fersen

Les passants sur son chemin
Soulèvent leurs galures,
Le chien lui lèche les mains
Sa présence rassure.
Voyez cet enfant qui beugle
Par lui secouru,
Et comme il aide l’aveugle
À traverser la rue.
Dans la paix de son jardin,
Il cultive ses roses;
Monsieur est un assassin
Quand il est morose.

Douze vers, deux coups de cuillères à pot, et le décor est planté. L’intrigue s’installe en quelques lignes, dans une atmosphère intemporelle entre couvre-chefs, rosiers et serviteur multicasquettes…

C’est dans une ambiance musicale léchée et inquiétante, teintée de violon, violoncelle et autre clavecin, que l’on découvre, au travers du regard de son fidèle valet, ce Monsieur dont l’ostensible respectabilité teintée de rouge ferait pâlir de jalousie Landru lui-même!

Six couplets plus tard, la farce est jouée et le dénouement étonnant de ce film chansonnesque des plus rocambolesques laisse la part belle à l’imagination de l’auditeur.

Bref, Thomas Fersen réalise en quelques lignes le rêve de tout romancier paresseux désireux d’économiser deux cents bonnes pages à noircir, nombre de chandelles et quelques litres d’encre au bas mot, le fantasme de tout cinéaste fainéant éclusant bobines de pellicules, acteurs, scénaristes, metteurs en scène et autres figurants et toute la cavalerie!

Alors Monsieur la plus belle chanson du monde ??? Encore faudrait-il pouvoir les connaître toutes! Du mien, en tout cas, assurément!

David Solinas

Fantaisie militaire – Alain Bashung

2 août 2008

il est…

5:00

roulée en boule sur le fauteuil de la chambre, épuisée, Fantaisie militaire à fond dans les oreilles, en boucle.

Au pays des matins calmes
Pas
un bruit ne sourd
Rien
ne transpire ses ardeurs

5:15

les cris et les larmes ont plu cette nuit. encore. C’est de plus en plus lourd et dévastateur. la gorge rongée par la haine et l’incompréhension laisse sans voix et sans force, écorchés vifs par les mots qui déchirent.

des nuits sans voir le jour
à se tenir en joue
des mois à s’épier
passés à tenter
de s’endormir hanté

5:30

souvenir des heures passées à le regarder dormir et se réjouir qu’il se réveille pour que commence une nouvelle journée apportant le bonheur promis.

j’aimais quand je t’aimais
j’aimais quand je t’observais
j’étais d’attaque

5:45

regarder ce corps étranger allongé dans le lit, lézardé des premières lueurs du jour que les persiennes laissent passer. ne pas reconnaître cet homme qui a partagé un chemin de vie.

ne plus savoir
j’sais plus qui tu es
qui a commencé
qu’elle est la mission

6:00

se lever, jeter un dernier regard sur cette intimité qui n’est plus partagée. la haine a rempli l’espace, il n’y a plus de place pour respirer. C’est sans issue.

l’honneur tu l’as perdu sur ce lit de bataille
soldat, sans joie, va, déguerpis
l’amour t’a faussé compagnie

6:15

attraper la valise. partir.

erre, erre, erre, erre…
sais-tu que la musique s’est tue?

Tamara Védrine

Quoi qu’il advienne – Tibert

Pour se changer les idées, votre regard tombe sur un album de Tibert. Quoi qu’il advienne, une chanson écrite lors d’un voyage en Acadie, une diaspora située à l’est du Canada où les gens souffrent, depuis des siècles, d’avoir perdu contact avec leurs ancêtres après avoir été persécutés par les Anglais. Nul n’en revient indemne, l’émotion est trop forte quand on rencontre ces gens-là.

On pouvait voir de la colline
Monter la mer sur la Sagouine
Moi je naviguais à l’estime
Toi tu pêchais depuis le bord

…Quoi qu’il arrive, quoiqu’il advienne
Garde ta langue sur la mienne
Ce n’est jamais qu’un océan
Garde ta langue, passe le temps

Encore des histoires de temps qui passe douloureusement qui parlent d’aventures amoureuses sans issue, de l’éloignement des êtres aimés et de sa sombre solitude. Les plus belles chansons du monde sont définitivement perverses et cruelles. Mais je me plais à les écouter régulièrement et inlassablement, pour pleurer sur mon triste sort.

Roland Le Blevennec

Avec le temps – Léo Ferré

Pour bien plomber le décor, les plus belles chansons du monde sont celles qui me font pleurer. Rien à faire, il faut admettre que je suis un clown triste. “La vie est trop belle je me tue à vous le dire”, s’évertue à chanter Pascal Mathieu.

Pas étonnant alors qu’Avec le temps de Léo Ferré devienne ma chanson culte, celle qui vient troubler la fête quoiqu’il advienne. Une musique envoûtante qui vous rappelle que vous avez oublié les mouchoirs lors de vos dernières emplettes à la supérette et que la période de turbulences sera dure à traverser.

Avec le temps, va, tout s’en va,
Le cœur, quand ça bat plus, c’est pas la peine d’aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c’est très bien…

… L’autre qu’on adorait, qu’on cherchait sous la pluie
L’autre qu’on devinait au détour d’un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D’un serment maquillé qui s’en va faire sa nuit
Avec le temps tout s’évanouit.

… On oublie les passions et l’on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens

… Et l’on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n’aime plus.

Le soulagement par une mort violente vous traverse la tête, vous cherchez un moyen, vous cherchez trop longtemps et vous ne faites rien.

Roland Le Blevennec

Au bout de nos rêves – Les Vaches Laitières

En sortie de neuvième, cherchant de la musique entraînante et mettant dans une bonne ambiance, je découvris The Exploited, un groupe écossais. Première découverte de punk, et ce fut le changement. À partir de ce moment, j’ai cherché d’autres groupes de punk, mais francophones cette fois; j’ai découvert les Béruriers Noirs, Brassens Not Dead, Les Sales Majestés… et les Vaches Laitières… Un groupe de chez nous.

Cette chanson est un appel à la libération d’un système de bourrage de crâne.

C’est LA chanson la plus entraînante de ce groupe! C’est surtout un appel à l’action directe pour une vie meilleure où, quand on regarde le passé, on se dit qu’il faut vivre l’instant présent sans se soucier du futur!

Cette chanson commence par :

Eh, mon frère, dis-moi à quoi tu rêves,
Là, comme ça, le nez planté dans ta bière,
Tu sais même plus pourquoi tu te lèves,
Tu désespères de l’humanité entière,
T’as passé tellement de temps à gueuler,
À te battre, à lutter, à manifester,
Tu te demandes ce que ça a changé,
On dirait bien que tout a empiré…

On ressent le sentiment de puissance du narrateur face à la déprime du destinataire. Ce destinataire c’était moi, il y a environ un an maintenant, en détresse face à un monde que je découvrais à peine… le monde du travail. J’avais peur, peur du futur… peur de mal faire les choses.

Un peu plus loin, on a un véritable appel à la révolution!

Allez, mon ami, tout n’est pas vraiment fini
Tant qu’il nous reste un peu d’énergie
C’est peut-être nous le dernier rempart
Et on ne se laissera pas tomber ce soir
Gueulons nos rages et faisons du bruit
On réveillera peut-être quelques endormis
Et ensemble on continuera d’y croire
Même si c’est sans espoir.

Il y est aussi clairement dit que même si c’est sans espoir, il faut se battre, jusqu’au bout de nos rêves. Mon rêve était de m’instruire. M’instruire dans un monde où l’on ne veut pas de gens cultivés. Un monde de gamins immatures qui se croient grand, dans un monde tout petit. M’instruire pour changer le monde. En faire un monde où tout le monde est égal… où tout le monde aide son prochain à devenir ce qu’il veut, un monde où tout le monde se respecte.

Enfin, ici on dit clairement :

Et même si on sait qu’à la fin de nos vies
Le monde sera toujours aussi pourri
Continue dur le travail de fourmi
Résistons toujours à la saloperie
Contre le vent des masses abruties
Contre les marées du pouvoir et du fric
Jusqu’a la fin comme un îlot de vie
Face à cet océan de connerie

On y dit que devant la masse de connerie mondiale, il y a toujours un petit bout de terre moins débile. Comme au Pantographe, ou tout autre lieu alternatif qui se respecte. Des endroits qui respirent la culture et la générosité.

Ce fut pour moi la découverte du siècle! Cette chanson m’a appris qu’il ne fallait JAMAIS abandonner! Toujours suivre ses idées.

Merci!

Peace & (A)narchie

Polo Charmillot

Born to Die – Lana del Rey

J’ai les poils qui se hérissent alors que mon tacot enchaîne les tunnels de la Vallée d’Aoste.

À chaque virage, je m’éloigne un peu plus de tes baisers, de ta peau si douce, et mon cœur se serre. Cette voix, j’ai le sentiment qu’elle nous lie encore, alors que les mots de Lana devraient m’ôter tout espoir de retrouver tes bras.

L’amour rend con, dit Lemmy. Mais Lana lui rend tout son sens. Mes phares éclairent les murs, je repasse la chanson. La voix grave me rappelle ta douceur et retient mes larmes.

Tu me manques.

Quand on se retrouvera, on écoutera cette chanson ensemble et je te dirai combien mes heures étaient vides sans toi.

Maintenant, écoute-la. Je ne sais pas parler d’amour. Mais Lana Del Rey, elle en connaît un rayon, on dirait.

Mark Levental

Céline – Hugues Aufray

Je devais avoir douze ans, et elle quatorze. Elle avait une guitare et une jolie voix. On était autour d’un feu; ça sentait bon le cervelas, les parents jouaient aux cartes. Hugues Aufray était notre Henri Dès et Céline notre tube…

Mais voilà qu’un garçon de seize ans prend la guitare et chante du Johnny…

Je détesterai pour toujours Johnny.

Et « dis-moi, Céline, les années ont passé… » et moi non plus je ne me suis pas marié.

Maintenant, mon fils s’essaie à la guitare et je lui montre les seuls accords que je connaisse, ceux de Céline et des Portes du pénitencier… Et lui préférerait Kashmir de Led Zep!

Mistral gagnant – Renaud

Alors voilà, c’est décidé : Mistral Gagnant.
Pourquoi celle-là?
Chanson souvenir, chanson du souvenir, chanson sur les souvenirs.
Chanson que j’ai écoutée seule, mais découverte à plusieurs.
Chanson que j’ai murmurée seule, mais chantée à dix.
Chanson partage, chanson du partage, chanson sur le partage.
Chanson simple et bonheur de la simplicité.
Belle chanson et chanson sur la vie.
La musique éveille tous mes sens. Elle m’apporte des moments intenses qui restent inscrits quelque part dans mon corps telle une empreinte gravée.
Cette chanson m’a prodigué des émotions que je n’oublierai pas.

Et puis en plus c’est une chanson qu’on a chantée et rechantée maintes fois un certain 1er janvier lors de la dernière soirée d’un excellent festival de chansons francofestives sur le Bateau Genève accompagné d’un non moins fameux Karaorchestre… C’est un peu flou, peut-être à cause de la vodka-qui-chauffe-la-voix…

Caroline Lacombe

https://www.youtube.com/watch?v=jYb_aYgmGP4

Alligator 427 – Hubert-Félix Thiéfaine

C’était l’époque où j’enfilais mes premières désillusions comme des chaussettes trop petites. Mon convoi intime s’ébranlait sur les rails glacés de la vie active, je perdais déjà ma première partie gratuite au baby-foot de l’amour, tilt, et mes neurones gisaient au matin dans trois centimètres d’alcool.

Sur cette autoroute hystérique
Qui nous conduit chez les mutants,
J’
ai troqué mon cœur contre une trique.
Je vous attends.

Et puis j’ai découvert Hubert-Félix Thiéfaine. Au détour d’une soirée enfumée aux relents de moquette verte. Il y avait un tourne-disque, cet objet paléolithique armé d’une aiguille en diamant que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître (je m’égare, pardonnez-moi), et une galette de vinyle. Thiéfaine. En concert. Mes oreilles en sont devenues dingues, et un peu paumées, j’ai enregistré la chose sur une cassette que j’ai usée jusqu’à la moelle à force d’écoutes névrotiques.

Thiéfaine raconte et démultiplie la folie. Celle de tous ces clowns cloîtrés à l’intérieur d’eux-mêmes, tirant leur névrose par la queue pour mieux l’émincer et la faire revenir dans une mare de sang. Celle de cette société défoncée à la testostérone, arme dégainée pour mieux sauter les obstacles, bagnole à la place du cerveau, perles en bouche, goût de défonce et de cirrhose, chair humaine transformée en lubrifiant pour centrale nucléaire…

Et les manufactures ont beau se recycler,
Y’aura jamais assez de morphine pour tout le monde,
Surtout qu’à ce qu’on dit, vous aimez faire durer.
Moi je vous dis : « Bravo et vive la mort! »

Parmi les dizaines de pépites signées par le barde de la cancoillotte, on trouve Alligator 427. Écrite en 1979. Plus que jamais d’actualité. Les zombies tricéphales de Tchernobyl n’ont pas suffi à effrayer l’homo sapiens. Les léviathans défrisés à écailles fluorescentes de Fukushima non plus. À Beznau, on distribue des tablettes d’iode pour assaisonner les cancers ou améliorer la digestion du radium. Ailleurs, on lèche l’écran de son indifférence parce que sans électricité nucléaire, le poste de télévision ne fonctionnerait plus. Et on oublie les bienfaits de la radioactivité sur l’excroissance osseuse, la nécrose cutanée ou la surcharge pondérale.

Je sais que dans votre alchimie,
L’
atome ça vaut des travellers chèques
Et ça suffit comme alibi.
Je vous attends.

Cette chanson est belle comme un poème de Baudelaire, terrifiante comme un atome de radium, prophétique comme un rêve inachevé, macabre et ironique, drôle et cinglante. Elle prend aux tripes. Les enseignants devraient la diffuser en classe. Les enfants la réciter sous l’arbre de Noël. En espérant qu’il ne soit pas trop tard.

Je sais que mes enfants s’appelleront vers de terre.

Alligator 427 était le nom de code de l’armée américaine pour désigner les bombes nucléaires utilisées au Japon, en 1945.

Moi je vous dis : « Bravo et vive Thiéfaine! »

Olivier Chappuis

https://www.youtube.com/watch?v=7LIHWmQKBu4